Et si l'idée de bonheur était la source de tous nos malheurs?
C'est un peu une boutade, mais si nous y réfléchissons bien, nous avons tous une représentation du bonheur, plus ou moins consciente, plus ou moins formatée par le contexte culturel dans lequel nous vivons.
Soyons honnêtes: le bonheur, c'est… en général ce que nous n'avons pas.
Cela suppose donc en premier lieu: avoir. Ensuite, nous nous projetons dans l'avenir: lorsque nous aurons, nous serons (heureux).
Dans ce mode de fonctionnement, rien d'heureux ne peut exister dans le présent, et l'être lui-même ne peut se conjuguer qu'au futur, dépendant qu'il est de l'avoir lui-même imaginé au futur.
N'est-ce pas un fonctionnement propre à nous rendre malheureux?
Et si nous abandonnions purement et simplement l'idée de bonheur?
Bien différente est la joie. La joie est dans le présent. Elle est dans les petites et les grandes choses qui sont, déjà, là, maintenant.
Elle est vibration du vivant, devant ce avec quoi nous sommes en phase: nature, couleurs, relations, nourriture… Elle peut même être anticipée, dans l'idée de vivre quelque chose qui nous convienne encore mieux. Elle réfute par sa simple existence toute soumission au bonheur, conditionnel par nature.
Pensons-y. Plus on nous fait miroiter une idée, plus on s'en éloigne. Cela se vérifie partout.
Et si l'idée du bonheur était la chaîne la plus tenace, celle qui nous retient à ce système économique et social qui n'est pas fait pour la population, mais qui la parasite? Et si c'était cette idée qui nous forçait à à désirer consommer des choses dont nous n'avons nullement besoin, et du coup à travailler ou vouloir travailler, à accepter de gagner peu, désirer gagner plus, et comme nous désirons nous enrichir aussi pour assouvir cette idée de bonnheur, accepter la fuite des capitaux loin du bien commun, loin de l'économie réelle, la destruction de l'espace social réel, la destruction de l'environnement?
Pour faire court: et si l'idée de bonheur elle-même, dans son impossible réalisation, était la perte de notre pouvoir en tant que personnes, et notre soumission à une illusion collective?
Sous cet angle de vue, renoncer au bonheur pour être dans la joie, la joie de ce qui existe déjà, la joie de se tourner vers le meilleur,
est peut-être bien une idée révolutionnaire: une révolution tout en douceur, intérieure, point de bascule en chacun de nous vers un monde meilleur.
Lâchons l'idée du bonheur, place à la joie!
C'est mon souhait pour 2012: que cette année incarne cette r-évolution…
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