lundi 31 janvier 2011

A quel point diriez-vous que vous êtes heureux?

C'est l'idée que j'ai principalement retenue du film Another Year. Le film en lui-même, on en pensera ce qu'on voudra. Pour ma part je n'ai pas vraiment été séduite.

Cependant, il m'a amenée à réfléchir sur la perception que l'on a du bonheur, au détour d'une petite phrase dans un dialogue au début du film. Une psychothérapeute demande à sa patiente:
"Selon vous, sur une échelle de 1 à 10, combien diriez-vous que vous êtes heureuse?" Dans le film, la patiente répond 1.

Et vous, comment vous situez-vous sur cette échelle?

De mon point de vue, tout le reste du film démontre que le bonheur dépend essentiellement de la perception que l'on en a.

Il me semble que nous lions essentiellement cette mesure du bonheur à des événements extérieurs, à des situations, à des moments bien particuliers.
Mais plus nous attendons de notre environnement social, humain, matériel qu'il nous apporte le bonheur, moins nous développons notre propre capacité à être heureux, simplement, sans raison.

Selon moi, cette capacité est liée à la perception et l'habitation la plus pleine possible de l'instant présent, sans notion de perspective d'avenir, sans comparaison avec autrui, sans ancrage dans le passé.

Peut-être même est-ce cela, le détachement bouddhiste…
Un cœur qui danse, sans raison, juste parce que la vie est un miracle.
Mais ceci est un autre film!

Détail d'un tableau de Paul Gauguin

dimanche 30 janvier 2011

Maître Ikkyû, moine et poète chinois

Certains prétendent corriger le mal et mener au bien.
Mais ce n'est qu'une passion passagère.
Gager ou perdre est la méconnaissance qui fait croire à la personnalité et au moi.

Je voudrais être un esprit hors des poussières.
Ciel bleu et lune blanche.
Le vent nous envoie un air pur.

Nuages fous
Maître Ikkyû

samedi 29 janvier 2011

Perception / sensation

Sans que nous le sachions, la perception est un mélange de stimuli sensoriels actuels et de mémoire.

La mémoire, le savoir, prennent le dessus sur l'esthesis, l'expérience du sentir-maintenant.
Nos sens ne nous informent pas directement, nous portons un jugement sur ce que nous sentons à partir de notre expérience passée.

Je vous propose de faire avec moi une petite expérience. Aujourd'hui, aussi souvent qu'il nous le sera possible:
  • Ouvrons tous nos sens, et défaisons-nous de l'expérience accumulée.
  • Sentons, sans savoir.
  • Sentons, sans mots.
  • Sentons, sans pensée.

Au moins quelques instants.

Y avez-vous réussi?
Faites-moi part de vos expériences!

vendredi 28 janvier 2011

Liens qui ouvrent l'esprit

D'un site à l'autre, je suis tombée sur celui-ci: A course of miracles.
Un peu ésotérique j'avoue, mais certaines assertions me frappent de manière si significative que je vais vous en faire part de temps à autre.

Celle d'aujourd'hui:

  • il n'y a pas de petits mouvements émotionnels ou affectifs. Tous perturbent ma tranquillité d'esprit de la même manière.

Je trouve cette assertion très intéressante: elle permet de prendre conscience non seulement des grandes bouffées d'émotions, et celles-là, nous ne pouvons les manquer tant elles nous submergent, mais aussi des micro-mouvements affectifs, de l'objet auquel ils s'adressent, et de la façon dont ils nous affectent malgré leur apparente innocuité.

Une fois identifiés, nous pouvons remarquer que c'est nous qui leur fabriquons une raison d'être… et les laisser se dissoudre d'eux-mêmes – avant qu'ils ne deviennent de gigantesques tsunamis intérieurs.

jeudi 27 janvier 2011

Réflexions #1

Quel mystère… Comment se fait-il que tous ces atomes qui nous constituent et forment toutes les choses qui nous entourent tiennent ensemble, maintenant?

Il était une fois, ils étaient organisés autrement.
Une autre fois, ils seront organisés encore autrement.

Imperceptiblement, dans une illusion de tangibilité, ils glissent d'un état à l'autre.

Souffrance et attachement

D'après le bouddhisme, l'attachement est source de souffrance.
La prochaine fois que vous souffrez, demandez-vous à quoi vous êtes attaché… Et lâchez prise!

Avez-vous déjà essayé? Que s'est-il passé alors?
N'hésitez pas à m'en faire part en commentaire.

mercredi 26 janvier 2011

Comment réagir face à l'agression?

Que se passe-t-il lorsque vous vous faites agresser verbalement?
Il y a deux façons de réagir.

  • la première, spontanée, est de réagir agressivement en miroir, dans l'idée de se défendre, de montrer son bon droit, de remettre l'autre à sa place.
  • l'autre, qui demande un temps d'arrêt avant de réagir, est de regarder l'auteur de l'agression avec une attention totale. A ce moment, il est possible de le voir comme un être humain qui souffre. Notre réaction va en être totalement modifiée – et il y a fort à parier que celle de l'autre aussi.
C'est ce qui m'est arrivé hier après-midi face à la très agressive propriétaire d'un magasin.
Ma première réaction, que je n'ai pas laissé éclore en pensant à ce précédent billet sur la limitation et le jugement, était une réaction d'agression en retour. J'étais sur le point de dire "avec une attitude pareille, si vous croyez que je vais revenir chez vous, vous pouvez vous brosser".
Stop.
J'ai alors balbutié un truc idiot et assez inintelligible, tout en la regardant intensément pour tenter de la comprendre. Là, j'ai vraiment senti sa souffrance. Une bonne cinquantaine, elle en avait visiblement plus que marre, plus aucun désir de tenir ce commerce qui lui pesait infiniment, et ne lui rapportait pas suffisamment comme elle me l'avait fait comprendre. Toute son attitude exprimait la frustration, l'envie, l'aigreur. La bouffée de colère qui m'avait saisie au moment de l'agression verbale avait disparu, et je me sentais triste en écho à ce que je sentais d'elle.
Se sentant probablement observée, elle a dû tout à coup se voir elle-même, et s'est radoucie, coopérant soudain de manière sympathique.

Il est bien certain que toutes les situations ne se dénouent pas aussi facilement, mais dans tous les cas la suite de l'interaction sera modifiée par notre comportement.
Nous pouvons choisir notre réaction. 
Nous sommes responsables de continuer à nourrir ou non la spirale infernale de l'agression. 
La réaction automatique de contre-agression est de l'ordre de l'animalité, faire preuve d'humanité, c'est être en état d'attention sans jugement.

Si vous vivez ou avez vécu quelque chose qui permette de désamorcer l'agressivité, j'aimerais beaucoup en prendre connaissance, n'hésitez à me laisser un commentaire à ce sujet.
Je pense que ce serait une bonne chose de partager ce genre d'expériences: une manière de donner du poids et de la valeur aux comportements choisis et responsables.