mercredi 13 juin 2012

Où mettre le cap? Un exercice pour construire sa carte de vie

Qu'est-ce qui est le plus important pour vous? Lorsque rien ne va, que reste-t-il?

Un jour où j'étais particulièrement de travers, en colère et pleine de haine, de ressentiment et de frustration, j'ai tout à coup pensé: mais qu'est-ce que j'aime finalement? J'ai cherché, cherché ce qui, tout au fond de moi, me liait avec une quelconque notion d'amour, sous toutes ces couches de peur, de colère, d'angoisse, de tristesse, de blessures, de frustration, … 

Et tout à coup j'ai trouvé: le vivant. J'aime le vivant. J'avais retrouvé, sous toutes ces strates sombres, cette connexion fondamentale avec la vie. D'aucuns appellent ça l'Amour avec un grand A, la lumière, la Source… Appelez-le comme vous voulez, moi je l'appelle le vivant. Le vivant est partout, simplement. C'est ce vivant qui nous anime et qui anime toute chose. 

Cette expérience a teinté le restant de ma vie. Lorsque rien ne va, je me repose la même question. Je refais le chemin vers cette connexion avec le vivant. Et au cœur du plus sombre des moments, il est toujours là, le vivant, me montrant le chemin vers ce qui est vraiment important.

Au fil du temps, la recherche de cette connexion m'a servi de boussole de plus en plus fidèle, d'outil sûr me permettant de discriminer à chaque instant si ce que je vivais était sur le plan du "mort" ou sur le plan du "vivant".

Partant de là, j'ai imaginé un exercice dont le résultat s'avère assez intéressant.
Faites-le sans porter de jugement au fur et à mesure que vous le réalisez, et tentez d'être aussi honnête que possible avec vous-mêmes.
  • Prenez une petite pile de feuilles A4 ou un carnet, et faites deux colonnes (une feuille ne suffira sans doute pas…). 
  • En haut de la première colonne, écrivez: "Vivant". En haut de la deuxième, écrivez: "Mort". 
  • Dans chacune des colonnes, listez toutes les activités, les gestes, les actions, les interactions que vous avez tout au long de la journée, même les plus infimes, en les répartissant dans l'une ou l'autre des colonnes. 
    • Certaines activités vous paraîtront peut-être appartenir aux deux catégories: essayez de les scinder en deux, pour voir quel aspect de l'activité appartient au vivant et quel autre appartient au mort.
  • Gardez votre liste sous la main une bonne semaine (ou plus, ou moins, à votre guise), et continuez à répartir vos faits et gestes dans ces colonnes.
  • Ne la relisez pas avant la fin du laps de temps que vous vous êtes fixé, contentez-vous de la remplir.
A la fin de cette période de remplissage, toujours sans y porter aucun jugement regardez l'ensemble de votre liste.
  • Ce qui est dans la colonne "Mort", ne le jugez pas négativement. Considérez-le avec bienveillance, c'est simplement le phare de la conscience qui éclaire vos activités. Il y a fort à parier que vous aurez de plus en plus de mal à réaliser des activités que vous savez appartenir à la colonne "Mort" en toute conscience.
  • Dans la colonne "Vivant" en revanche, vous avez la liste de ce qui vous fait du bien, vous ressource, vous fait plaisir, vous connecte à vous-mêmes et à votre environnement humain et naturel…

Vous pouvez faire confiance à votre liste: la trame de ce que vous avez à vivre apparaît ainsi en toute clarté… 

Ensuite, eh bien… Comment passer à l'action?
  • Ne brusquez rien. Ce n'est sans doute pas par la volonté que vous arriverez à être plus en phase avec vos besoins. Le vivant n'a que faire de la volonté, dirigée par le mental, fidèle gardien de l'ego – et l'ego n'est pas connu pour servir les intérêts du vivant… au contraire: c'est lui contre tout le reste.
  • Habitez votre colonne "Vivant" de plus en plus pleinement, ressentez ce que vous font les activités de la colonne "Vivant", comment elles vous ressourcent, comment vous vous comportez avec les autres lorsque vous êtes empli de ce vivant.
  • Ne vous empêchez pas de pratiquer les activités de la colonne "Mort", mais regardez-les honnêtement. Ce n'est pas en faisant intervenir votre Surmoi pour vous taper sur les doigts que vous ressentirez vraiment la façon délétère dont elles agissent sur vous! Soyez bienveillant avec vous-mêmes, mais conscient de vos gestes, simplement: à n'en pas douter vous aurez du mal à continuer les activités de la colonne "Mort" en toute conscience – non pas parce que vous vous en empêcherez, mais parce que vous ressentirez pleinement leur impact sur votre vie.

Si malgré tout, quelque chose vous freine, vous pouvez réaliser cet exercice de libération de la peur, ou lire les articles en relation avec la peur.