dimanche 29 janvier 2012

Voir comme si c'était la toute première fois

Aiguiser notre sensibilité nous paraît inquiétant, parce que nous nous doutons que si nous devenons plus sensibles, nous risquons d'être plus sensibles à tout, sans savoir comment gérer cette sensibilité… C'est vrai, mais à quel prix?
Dans cette crainte, nous nous sommes rendus insensibles et nous vivons une vie éteinte, étouffée, nous tournons en rond dans un espace bien circonscrit et sécurisant, mais mort.

Or si nous laissons la sensibilité éclore, tout devient neuf, à chaque instant. Les choses les plus simples, les plus courantes, deviennent des expériences incroyables d'émerveillement.
Le jeu en vaut peut-être la chandelle…

Exercice:

Essayez de voir, sentir, ressentir les choses comme si c'était la toute première fois.
Laissez de côté vos pensées, vos conditionnements, et vous verrez que non seulement vous verrez les choses d'un œil nouveau, mais vous verrez de nouvelles choses! 
Voir les choses autrement est une affaire d'yeux, mais voir de nouvelles choses concerne le troisième œil, le chakra Ajna qui est alors activé (centre d'énergie situé au milieu du front qui contrôle l'éveil et l'intelligence). Vous aurez une vision nouvelle et une conscience élargie.

  • Vous rappelez-vous la dernière fois que vous avez vraiment regardé (ou écouté, goûté, senti, touché) quelque chose? Quand était-ce? 
  • Maintenant, continuez à faire ce que vous avez toujours fait, comme si c'était la première fois;
  • Arrêtez-vous à la première chose que vous rencontrez (par exemple une fleur);
  • Rassemblez toute votre conscience, et regardez à nouveau cette fleur; 
  • Prenez le temps: imbibez-vous de sa couleur, de la façon qu'elle a de refléter ou non la lumière, humez son parfum. Si elle ne sent rien, remarquez-le…
  • Touchez et sentez la texture des pétales, la sensation qu'ils vous procurent sur les doigts;
  • Observez la différence avec votre manière "habituelle" de voir une fleur: en avez-vous déjà vu ainsi avant? C'est l'ensemble des qualités de la fleur qui paraît avoir changé: elle paraît radieuse, plus colorée, si subtile… 
  • Vous vous en doutez, ce n'est pas la fleur qui a changé. C'est votre façon de la voir.

Lorsque notre manière de voir, d'écouter, de toucher, de sentir change, le monde change.
Lorsque nous sommes connectés avec ce qui nous entoure, réellement et totalement présents, c'est un monde nouveau qui s'ouvre à chaque instant.

Essayez de pratiquer cela le plus souvent possible. Ou plutôt: vivez cela dans votre cœur, et laissez la transformation se faire…


Librement traduit de "What is a beginner's Mind?" Nithyananda.org

dimanche 15 janvier 2012

Le bonheur est un mirage

Et si l'idée de bonheur était la source de tous nos malheurs?

C'est un peu une boutade, mais si nous y réfléchissons bien, nous avons tous une représentation du bonheur, plus ou moins consciente, plus ou moins formatée par le contexte culturel dans lequel nous vivons.
Soyons honnêtes: le bonheur, c'est… en général ce que nous n'avons pas.
Cela suppose donc en premier lieu: avoir. Ensuite, nous nous projetons dans l'avenir: lorsque nous aurons, nous serons (heureux).
Dans ce mode de fonctionnement, rien d'heureux ne peut exister dans le présent, et l'être lui-même ne peut se conjuguer qu'au futur, dépendant qu'il est de l'avoir lui-même imaginé au futur.

N'est-ce pas un fonctionnement propre à nous rendre malheureux?
Et si nous abandonnions purement et simplement l'idée de bonheur?

Bien différente est la joie. La joie est dans le présent. Elle est dans les petites et les grandes choses qui sont, déjà, là, maintenant.
Elle est vibration du vivant, devant ce avec quoi nous sommes en phase: nature, couleurs, relations, nourriture… Elle peut même être anticipée, dans l'idée de vivre quelque chose qui nous convienne encore mieux. Elle réfute par sa simple existence toute soumission au bonheur, conditionnel par nature.

Pensons-y. Plus on nous fait miroiter une idée, plus on s'en éloigne. Cela se vérifie partout.
Et si l'idée du bonheur était la chaîne la plus tenace, celle qui nous retient à ce système économique et social qui n'est pas fait pour la population, mais qui la parasite? Et si c'était cette idée qui nous forçait à à désirer consommer des choses dont nous n'avons nullement besoin, et du coup à travailler ou vouloir travailler, à accepter de gagner peu, désirer gagner plus, et comme nous désirons nous enrichir aussi pour assouvir cette idée de bonnheur, accepter la fuite des capitaux loin du bien commun, loin de l'économie réelle, la destruction de l'espace social réel, la destruction de l'environnement?
Pour faire court: et si l'idée de bonheur elle-même, dans son impossible réalisation, était la perte de notre pouvoir en tant que personnes, et notre soumission à une illusion collective?

Sous cet angle de vue, renoncer au bonheur pour être dans la joie, la joie de ce qui existe déjà, la joie de se tourner vers le meilleur,

est peut-être bien une idée révolutionnaire: une révolution tout en douceur, intérieure, point de bascule en chacun de nous vers un monde meilleur.


Lâchons l'idée du bonheur, place à la joie!
C'est mon souhait pour 2012: que cette année incarne cette r-évolution…